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La Peau, un espace de vérité (2ème partie)

La peau,  selon les actes de la vie intérieure, selon les rôles interprétés, oscille entre appel, rappel et rejet. Lorsqu’elle vomit des liquides prurigineux ou dermite-seborreique_mag_banner (1)lorsqu’elle se recouvre de plaques eczémateuses, qu’exulte-t-elle ? Invite-t-elle le visible dans ce qui était encore non-dit ? Supplante-t-elle la parole lorsque celle-ci ne trouve pas les « mots à dire » ? Ne supplie-t-elle pas, suite à un contact tactile défaillant de l’autre, d’obtenir une reconnaissance de vivre une tendresse à ce jour insuffisante ?
Faut-il croire que la peau est une fenêtre ouverte sur l’être alors qu’elle est lieu d’exposition à être ? Tout ce qui s’inscrit à même la peau, parce que cela s’articule à l’intérieur, ou se désarticule, a comme finalité de s’exprimer et de s’incarner comme autant de messages à vivre et à transcender. Rien dans le corps ne s’abîme dans un silence permanent. Les irruptions cutanées sont là pour déjouer ce que le moi, l’ego entend proclamer.

« La peau est toujours prête à réécrire l’histoire d’un acteur organique silencieux »

Les plaintes affichées sur la peau manifestent pour être entendues. mais n’oublions jamais le côté solidaire de la peau, toujours prête à hurler, à murmurer ou à réécrire l’histoire d’un acteur organique encore silencieux. La peau entretien un rapport avec le reste du corps, dont le mystère enveloppe encore une grande partie de sa fonction.

Nous invitons, à CLK Formation – Lyon, à considérer la peau comme dépositaire d’un vécu relationnel… Elle témoigne du sens de la vie, intérieure comme extérieure, de notre intimité et de notre façon de nous engager au-dehors. Elle est notre support d’exploration à la fois de notre propre monde comme celui de l’autre. Elle favorise l’ouverture avant d’assurer la fermeture. Elle est destinée à nous inviter en permanence à des expériences nouvelles, sans jamais clore définitivement l’histoire. Que penser d’une couche protectrice constituée de trous, de points de passage, d’allées et venues permanentes ? La peau incarne l’OUVERT, seul dynamique d’évolution possible. Elle est animée de « mouvements vers… » C’est le lieu de passage de la nuit à la lumières. La peau permet de voir, de se représenter les choses, de leur attribuer une forme, une densité, une température… La peau est un espace de vérité. Cette vérité expérimentée car le vrai passe par le ressenti, par ce qui s’incarne. La peau accueille toute naissance d’un « maintenant ». La peau est une affaire de réalité, de rencontre vécue, d’altérité reconnue.

Article rédigé par M. R. Daulin – Fondateur et Directeur pédagogique du Cycle Massages-Bien-Etre. Nov. 2007

Le massage-bien-être : un espace de développement de la conscience (2ème partie)

Le Massage-Bien-Etre, miroir de l’âme ?
Oui, certainement, miroir et espace d’accomplissement de la conscience… C’est ici qu’intervient l’expression profonde du besoin de l’Etre, ce besoin qui jaillit sans être parasité par le normatif du psychisme. Lorsque le besoin se verbalise, il est accompagné par une autre manifestation du Soi, l’émotion. Ce besoin exprimé est une information du processus corporel à l’instant donné. Ce besoin est aussi paramètre extrêmement important sur la nature du toucher souhaité par la corps, l’Etre lui-même. L’expression de ce besoin fondamental de l’Etre agit sur la subtilité du toucher. Le praticien devenant alors accompagnant n’aura de cesse, tout au long du massage, d’être présent, de revenir en permanence au besoin comme un mantra, une prière, une prière répétée inlassablement. Cette « présence au besoin de l’Etre » revient à poser un cadre, une attitude, un positionnement intérieur et là est le véritable support à toute évolution profonde transformatrice et transcendantale.

Ce processus questionne inévitablement l’accompagnant en massage Massage-bien-être. Sa façon d’envisager sa pratique passe par la remise en cause bien souvent de sa motivation première qui est de « faire quelque chose pour son client ». Soudainement, il est proposé de ne plus placer son désir « de faire du bien » en première ligne, d’écarter toute focalisation sur un symptôme (tension, courbature, mal-être, etc…) d’éviter toute tentative de prise de pouvoir sur le client en lui faisant croire « qu’il peut faire quelque chose pour lui »

Ce n’est pas la technique pour la technique qui importe. Pour qu’un massage-bien-être devienne un accompagnement par l’Art du Toucher. Il faut que celui-ci soit relié au besoin fondamental de l’Etre exprimé par le client lui-même, et en lien avec l’ici et maintenant.

Lorsque le Soi se renforce, s’agrandit, explore de nouveaux espaces, s’ouvre à une expansion, le ressenti profond, vécu dans cet instant s’appelle : « Bien-Etre »…

Bien-etre fond bleu

… Nous accréditons ainsi le fait que le massage-bien-être, dans sa dimension accompagnatrice, agit sur la capacité du client à intervenir sur son environnement, à renforcer sa facilité à donner du sens à sa vie, à élargir sa vision de ce qui l’environne, à déterminer ce qui est de l’ordre de l’équilibre, la santé du comportement.

Le massage-bien-être fait grandir car il autorise et soutient l’assouvissement des besoins fondamentaux et archaïques de l’Etre humain. Lorsque ceux-ci s’apaisent, lorsque la soif d’agir sur son environnement est étanchée, lorsque la prise de pouvoir sur les autres est rassasiée, lorsque le désir manipulatoire de la personne s’éteint, tout devient alors plus flexible, dans ses ressentis comme dans sa musculature, sa corporalité.

Plus rien ne sera comme avant… Exit la confrontation stérile, l’opposition pure et dure au monde qui l’entoure. Le changement se percevra dans sa façon de tendre les bras, de se déplacer, de s
e déployer, de modifier sa position pour s’orienter vers ce qui est juste et bon.

Le Bien-Etre se crée au travers du contact, de l’expérience tactile du monde qui nous environne. C’est ainsi que lorsque nous sommes touchés, massés, accompagnés, nous ne faisons que prendre conscience de nous-même. Chaque mouvement renvoie la personne à une perception d’elle-même. Lorsque le Soi se renforce, s’agrandit, explore de nouveaux espaces, s’ouvre à une expansion, le ressenti profond, vécu dans cet instant s’appelle : « Bien-Etre »…

Nous rejoignons une pratique du toucher traditionnel, un approche holistique où tout est relié, en interaction, et où la dimension intérieure est sans cesse sollicitée.

Extrait de l’article  » Le massage bien-être : un espace de développement de la conscience » de la revue Soleil Levant n°148 Janvier 2008 rédigé par M. R. Daulin – Fondateur et Directeur Pédagogique de CLK Formation – Lyon.