La peau, selon les actes de la vie intérieure, selon les rôles interprétés, oscille entre appel, rappel et rejet. Lorsqu’elle vomit des liquides prurigineux ou lorsqu’elle se recouvre de plaques eczémateuses, qu’exulte-t-elle ? Invite-t-elle le visible dans ce qui était encore non-dit ? Supplante-t-elle la parole lorsque celle-ci ne trouve pas les « mots à dire » ? Ne supplie-t-elle pas, suite à un contact tactile défaillant de l’autre, d’obtenir une reconnaissance de vivre une tendresse à ce jour insuffisante ?
Faut-il croire que la peau est une fenêtre ouverte sur l’être alors qu’elle est lieu d’exposition à être ? Tout ce qui s’inscrit à même la peau, parce que cela s’articule à l’intérieur, ou se désarticule, a comme finalité de s’exprimer et de s’incarner comme autant de messages à vivre et à transcender. Rien dans le corps ne s’abîme dans un silence permanent. Les irruptions cutanées sont là pour déjouer ce que le moi, l’ego entend proclamer.
« La peau est toujours prête à réécrire l’histoire d’un acteur organique silencieux »
Les plaintes affichées sur la peau manifestent pour être entendues. mais n’oublions jamais le côté solidaire de la peau, toujours prête à hurler, à murmurer ou à réécrire l’histoire d’un acteur organique encore silencieux. La peau entretien un rapport avec le reste du corps, dont le mystère enveloppe encore une grande partie de sa fonction.
Nous invitons, à CLK Formation – Lyon, à considérer la peau comme dépositaire d’un vécu relationnel… Elle témoigne du sens de la vie, intérieure comme extérieure, de notre intimité et de notre façon de nous engager au-dehors. Elle est notre support d’exploration à la fois de notre propre monde comme celui de l’autre. Elle favorise l’ouverture avant d’assurer la fermeture. Elle est destinée à nous inviter en permanence à des expériences nouvelles, sans jamais clore définitivement l’histoire. Que penser d’une couche protectrice constituée de trous, de points de passage, d’allées et venues permanentes ? La peau incarne l’OUVERT, seul dynamique d’évolution possible. Elle est animée de « mouvements vers… » C’est le lieu de passage de la nuit à la lumières. La peau permet de voir, de se représenter les choses, de leur attribuer une forme, une densité, une température… La peau est un espace de vérité. Cette vérité expérimentée car le vrai passe par le ressenti, par ce qui s’incarne. La peau accueille toute naissance d’un « maintenant ». La peau est une affaire de réalité, de rencontre vécue, d’altérité reconnue.
Article rédigé par M. R. Daulin – Fondateur et Directeur pédagogique du Cycle Massages-Bien-Etre. Nov. 2007